« Comment lui dire, comment lui dire… Comment lui faire comprendre, d’un sourire ?
Pas sûr que ça fonctionne.
Beaucoup de professionnel(le)s sont gêné(e)s par les odeurs corporelles des autres.
Vous entrez dans un bureau et vous ne pouvez vous empêcher de grimacer face à cette forte odeur de transpiration qui taquine vos narines…
Vous saluez ce collègue et vous reculez spontanément à chaque parole qu’il prononce diffusant dans l’air un doux parfum de chacal… Et en plus -vous avez sûrement remarqué- il a tendance à vous parler à 20 centimètres du visage alors que lors de votre dernier contrôle auditif, aucune anomalie n’avait été détectée…
Élevons le débat en descendant vers d’autres senteurs tout aussi déplaisantes… « mon collègue sent l’urine » confient parfois certains collaborateurs… « il doit vivre seul, ce n’est pas possible que personne ne le lui dise… ».
Ces odeurs ponctuelles, récurrentes ou entêtantes nous empoisonnent la vie.
Elles peuvent même faire de notre quotidien professionnel un enfer et notre désagrément peut vite virer à l’obsession, au point de nous empêcher de nous concentrer sur notre tâche et de n’avoir qu’une envie : fuir !
Question délicate et souvent taboue dans l’entreprise comme en dehors, la problématique de l’odeur de l’Autre renvoie non seulement à l’intimité mais également à la nature profonde d’un être. Et vous savez quel terme définit la nature profonde d’un être ? L’essence ! Et vous savez ce que signifie aussi l’essence ? L’odeur, le parfum ! Comme les huiles essentielles…
Mais ne nous égarons pas, et revenons à l’essentiel… Nous parlons des odeurs désagréables dans l’environnement professionnel.
Ne peut-on pas réagir simplement, sans détour, et interpeller le généreux donateur qui offre ces effluves ? Je ne sais pas moi, lui dire par exemple, sans détour « on t’a déjà dit que tu pues ? » ou encore « c’est toi qui pues comme ça ? ».
Non. Apostropher de la sorte son collègue, son manager ou son assistante ne présage rien de bon dans les relations futures. Elles risqueraient fort de sentir le roussi. (Les relations futures, pas les collègues !).
La première difficulté, c’est que, dans 99% des cas, la personne qui sent mauvais ne s’en rend pas compte.
Toutes les études convergent sur ce point. On perçoit rarement les mauvaises odeurs de sa propre personne. C’est un peu comme le snobisme. On a toujours des bonnes raisons pour trouver les autres « snob » mais en revanche peu de personnes -Boris Vian mis à part- proclament avec assurance « je suis snob » ! Soyons indulgents avec ces individus odorants qui, en toute logique, s’ils en avaient conscience, chercheraient eux-mêmes une solution sans qu’on ait besoin d’intervenir.
Pour répondre à ceux qui s’interrogeraient sur le 1% restant (ceux qui sentiraient mauvais et qui le savent !) il s’agit d’une tendance écolo-naturo-économico-j’m’enfousdesautres développée chez certains individus qui ont délibérément décidé de se laver une seule fois par semaine, et qui peuvent difficilement en ignorer les conséquences !
D’ailleurs, pardonnez-moi d’avance mais… Vous qui lisez ces quelques lignes, êtes-vous sûr de ne pas être « le (ou la) collègue qui pue » ?
L’odeur fait partie de la sphère intime. Elle entre véritablement dans les conséquences de ce que l’anthropologue américain Edward Hall appela « la proxémique », autrement dit, les différentes distances qu’on met entre soi et les autres notamment dans des situations de communication. Dans la distance dite intime, les odeurs sont perceptibles. C’est le cas, par exemple dans un ascenseur lorsque vous vous retrouvez obligé de partager un espace réduit qui ne fait qu’amplifier les odeurs, les bonnes comme les moins bonnes.
La démultiplication des espaces partagés dans l’entreprise d’aujourd’hui et notamment la conversion de bureaux en opens pace a contribué à développer ce type de problématique. On doit supporter l’Autre avec ses défauts. Celui qui passe son temps à téléphoner grâce à son forfait illimité, celle à qui la bouteille de parfum a échappé des mains ce matin dans la salle de bain, celui qui embaume tout entier d’une délicate odeur de tabac brun… celui qui a préféré aller s’acheter un sandwich et qui honore tout son entourage de bonnes odeurs d’oignons et de graisses saturées…
Saturé. C’est vous qui l’êtes, désormais !
Que faire ?
Se taire ? C’est l’assurance que rien ne changera et que travail et mauvaises odeurs seront associés pour vous tant que le partageur travaillera à vos côtés…
Pire, cela pourrait même dégrader votre relation de travail avec la personne concernée. À force de la sentir, vous finirez par ne plus pouvoir… la sentir !
Mais que fait la police ?
Rien. Et c’est bien normal, la police n’a rien à voir avec ce problème. On ne peut pas porter plainte ni au civil ni au pénal pour « mauvaises odeurs ambiantes et persistantes émanant d’un collègue ».
Et puisqu’il est, on l’a vu, difficile de dire les choses en face, vous employez parfois des moyens détournés… Des trésors d’ingéniosité pour faire passer vos messages… Mais sont-ils efficaces ?
Vous avez déjà essayé d’ouvrir la fenêtre à chaque fois que le collègue rentre dans la pièce…
Vous avez même réussi, lorsqu’il a trouvé étrange votre tendance à aérer la pièce alors qu’il fait -5 dehors…. à lui dire « tu ne trouves pas que ça sent bizarre ? ».
Vous lui avez déjà fait le coup du savon et de l’eau de toilette pour son anniversaire, et pourtant vous n’avez encore jamais repéré sur lui ce suave parfum ambré que vous aviez pris soin d’emballer !
Vous lui avez même demandé subtilement s’il était sensible aux odeurs corporelles et vous avez échoué dans votre approche lorsqu’il vous a répondu « oui, comme tout le monde pourquoi ? ». Désarmé, vous n’avez pas réussi à aller plus loin.
Avec des proches, c’est beaucoup plus facile qu’avec son manager ou avec ses collègues. D’ailleurs, il n’est pas rare de solliciter son entourage sans trop de pudeur : « Je sens pas trop la transpiration ? », « dis-moi si j’ai mauvaise haleine… ». On se sert presque de l’autre comme témoin, comme miroir olfactif.
Je me souviens d’une amie qui m’avait raconté qu’elle venait récemment de s’associer professionnellement avec une relation de longue date et que ce dernier, avant un rendez-vous avec un prospect, lui avait signalé qu’elle avait mauvaise haleine. Certains auraient pu s’en offusquer. Elle, au contraire, avait trouvé la démarche plutôt saine. Je le lui confirmais en lui disant « qu’un nouvel associé qui ose te le dire aussi simplement est, en toute vraisemblance, une personne fiable ! ».
Et si la solution était d’en parler à son management ou aux RH?
Cela fait partie de leurs attributions d’offrir aux collaborateurs un cadre de travail propice au bien-être et à la production (pardon pour le raccourci).
Si c’est le manager ou les RH qui parlent, c’est l’entreprise qui s’exprime, ce n’est plus une question de personnes, mais une voix professionnelle qui s’élève et si les interlocuteurs concernés ont un peu de subtilité, ils seront à même de faire comprendre à l’intéressé qu’il y avait nécessité de lui parler, certes pour le confort de ses collègues mais également pour lui-même. En effet, on constate vite une rupture en termes de communication entre les collègues et le sujet odorant.
Ce sera aussi l’occasion de comprendre si, au-delà de ce qui semble être une simple histoire d’odeurs désagréables, ne se cache pas une problématique plus grave qui pourrait relever du médecin du travail, de l’assistante sociale ou du CHSCT.
Fort heureusement, dans la plupart des cas, un entretien et la prise de conscience qui s’ensuivra permettront de régler le problème.
C’est une question de courage managérial, d’assertivité mais également une question de communication.
Si cela ne fonctionne pas, il vous faudra trouver un moyen de vous éloigner physiquement du gêneur : changer de bureau, changer de service, changer de poste, changer de boite…
Cela risque d’être assez compliqué…
Et sinon, si vous ne trouvez aucune autre solution vous pouvez toujours utiliser mon article et lui dire incidemment : « tiens au fait, j’ai lu un article intéressant et marrant sur le net… je te le fais suivre ? »
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