J’ai dit à mon manager pour qui j’ai voté et depuis…

Je vous rassure. Ce post ne parle pas de politique !
Tout du moins pas de politique en tant que telle…

 

Lors d’un rendez-vous de coaching, un cadre me fait part de cette problématique et je me dis que beaucoup d’autres personnes sont peut-être concernées (je précise que je lui ai fait part de mon intention d’en faire un article et qu’il n’y voit pas d’inconvénient tant que je ne mentionne ni son identité ni l’entreprise!!!)

 

Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?

Il a en effet évoqué ouvertement le choix qu’il a fait lors du vote pour les élections présidentielles et il semblerait que ce ne soit pas du goût de son manager. Ce dernier a non seulement réagi très froidement mais a maintenu une sorte de distance depuis. Vous savez un peu comme ces personnes qui vous disent (pardonnez-moi l’expression) « mais non je fais pas la gueule » alors que manifestement un malaise s’est bel et bien installé…

Quel était son bord politique et celui de son n+1 ? Inutile de le mentionner. Ce n’est en effet probablement pas là que le bât blesse…

 

Interrogeons nous plutôt sur ce qui s’est passé et sur la suite.

La première question à se poser est de savoir si oui ou non il a eu raison d’afficher son choix politique. Réponse de normand. Oui et non. Tout d’abord non pour plusieurs raisons. La première et non des moindres, c’est le résultat ! Après avoir mentionné son vote, il a constaté la désapprobation de son manager, vraisemblablement hostile à son choix et la dégradation immédiate de la relation.

Non, parce que la politique est un sujet sensible. D’autant plus lorsqu’il est abordé dans le contexte professionnel. Voyez déjà ce qui se passe dans la vie privée ! Les échanges parfois vis entre amis ou entre les membres d’une même famille. Les repas dominicaux qui tournent court, le ton qui monte, le froid qui s’installe, la difficulté à dialoguer, à ne serait-ce qu’écouter le point de vue de l’autre…

 

Et au bureau, ça donne quoi ?

Tout cela transposé dans le monde professionnel ne vaut guère mieux.

Évidemment, à la maison comme sur le lieu de travail, en démocratie on a le droit de penser et d’exprimer ses opinions. Mais au-delà du droit c’est la pertinence du sujet qui se pose. A chaque fois que ce sujet « touchy » est abordé, il y a risque. Risque de désaccord, risque d’opposition, risque de déception.

Comme si le fait de ne pas appartenir au même parti politique, d’avoir voté pour une autre personne était susceptible de détériorer la relation. Parce qu’autant on se sent en phase avec un individu qui a les mêmes valeurs et les mêmes opinions politiques, autant on peut sentir une sorte de fossé se creuser quand on est dans des camps diamétralement opposés.

 

Imaginons la situation inverse le « oui » à la question posée plus haut. On révèle à son manager (ou à toute autre personne dans l’entreprise) son choix et l’on se rend compte qu’on a les mêmes aspirations, les mêmes préférences.

On s’en doute, dans un cas comme celui-ci, pas de souci en vue. C’est même l’inverse. On s’entendait déjà bien et cette découverte, ce partage d’opinions convergentes va renforcer encore les liens. On se sent en phase, on a le sentiment d’appartenir au même monde.

 

Ça passe ou ça casse ?

Faut-il y voir une forme de loterie ? Peut-être. Y aurait-il eu un autre moyen pour « tâter le terrain » avant de se livrer totalement ? Certainement. Dans une situation comme celle-ci, c’est le premier qui s’exprime qui se livre. Une fois qu’il en a dit suffisamment, on peut faire deux choix : aller plus loin, autrement dit, révéler son propre positionnement même s’il est opposé, ou se contenter d’écouter et s’arranger pour sortir de la discussion avant le point de non retour.

 

Si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que je suis un spécialiste de l’assertivité. Petit rappel pour celles et ceux qui ne seraient pas familiarisé(e)s avec cette approche. L’assertivité c’est un mode de communication dans lequel (pour faire court) on est authentique, on dit ce qu’on pense ou ce qu’on ressent. En ne trahissant pas sa pensée, on se respecte. En écoutant celle de l’autre, on le respecte.

 

Dans un cas comme celui-ci fallait il faire preuve d’assertivité ? Autrement dit de transparence ?

Au risque d’en étonner certain(e)s, pour une fois, j’estime que le sujet et le contexte constituaient un facteur de risques trop importants et qu’il était en partie prévisible que cela puisse mal tourner. Sauf à disposer d’éléments nous permettant à coup sûr d’aborder sereinement le sujet, il vaut mieux écarter cette thématique dans le cadre professionnel si l’on ne veut pas prendre de risques qui pourraient s’avérer dommageables dans le futur.

 

La question à se poser désormais…

 

Que faire lorsque le mal est fait ?

Difficile de revenir en arrière. Ce qui est dit est dit. Mais comment sortir de ce malaise, comment briser la glace ?

C’est peut-être désormais qu’il faut faire preuve d’assertivité. Oser aborder son manager (ou la personne concernée) et lui faire part de son ressenti. L’important est de s’exprimer avec sincérité. On peut ouvertement regretté d’avoir abordé le sujet. On peut aussi clairement espérer face à son interlocuteur que cet échange n’aura pas de conséquences futures (même si la situation présente montre bien qu’il y a déjà des répercussions…).

 

Misons sur le fait qu’on a affaire à un manager intelligent (pas forcément incompatible…), il comprendra vite que c’est dans l’intérêt de tout le monde d’éviter toute crispation liée à ce désaccord. Pour sa relation avec le managé, pour la sérénité de l’équipe, du service… pour l’entreprise, il convient d’avancer et de réussir à dépasser cet épisode.

Dans le meilleur des cas, il appréciera qu’on soit revenu vers lui, qu’on ait prouvé sa bonne volonté pour arranger les choses, qu’on vise une relation apaisée et une issue positive, pour ainsi dire les caractéristiques essentielles d’une relation assertive.

 

Comme souvent, l’art de communiquer ne consiste pas à être d’accord sur tout, mais à maintenir les liens et le dialogue même lorsqu’on est en désaccord !

 

 

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