Peut-on « se toucher » sur son lieu de travail ? (2)

Se toucher ? Sur son lieu de travail?

Mais de quoi parle-t-on ?

Etre touché ? Se toucher les uns les autres ? Être touché émotionnellement, être touché physiquement ?

 

Très vite le verbe « toucher » nous renvoie simultanément à deux réalités. Une réalité purement émotionnelle, intérieure… « Ce que tu me dis me touche beaucoup… » On est purement et simplement dans le registre du ressenti. Bien que plutôt personnelle, cette façon d’être touché(e) se rencontre finalement assez souvent dans la sphère professionnelle.

Face à cette réalité très intérieure, il en est une autre bien physique, bien tangible, le contact direct avec une autre personne…

 

Dans le monde professionnel, on peut être touché émotionnellement dans bien des situations. Le terme revêt quasiment toujours une connotation positive. On est touché par la sollicitude dont a fait preuve notre manager à notre égard. On est touché par un mot, une action, un geste de la part d’un collègue, d’un patron, d’une personne de son équipe… Dans la grande majorité des cas, être touché signifie qu’on reçoit droit au cœur ce qui nous vient de l’autre, un sentiment très personnel qui passe d’abord par la compréhension, par l’interprétation de ce qu’on reçoit.

«Ça m’a beaucoup touché », c’est une façon de dire qu’on apprécie beaucoup ce cadeau qui nous est fait.

 

Se toucher : une affaire culturelle et personnelle

Il en va tout autrement, du « toucher » au sens physique du terme. On le sait, la tendance à s’approcher de l’autre et à créer un contact physique est très variable d’une personne à l’autre. C’est à la fois culturel et personnel. Culturel, ça n’aura échappé à personne… Plus on côtoie les populations au nord de l’Europe (et même au Nord de la France !) plus on observe la distance physique ménagée, notamment dans l’Entreprise. À contrario, les tapes dans le dos, les accolades, la bise semblent s’imposer naturellement dans les pays méditerranéens.

Personnel, car au-delà des différences culturelles, chacun d’entre nous a sa propre bulle d’intimité et conçoit d’y faire rentrer l’autre, ou de pénétrer la sienne. Ne rencontrez-vous pas des personnes qui s’approchent démesurément de votre visage lorsqu’elles vous parlent vous permettant d’évaluer si leur précédent repas était cuisiné d’ail ou d’oignon, arrosé de vin ou non ? La tolérance dont on peut faire preuve souvent dans le cadre personnel est loin d’être la même au travail.

 

Mais quand est-il lorsque le (la) collègue, le (la) hiérarchique, le collaborateur se permet de toucher votre corps ?

On fera bien sûr la différence entre un contact amical sur les parties les plus exposées de notre corps (mains, bras, dos, épaule…) et un contact tendancieux sur des zones plus privées…

Certaines personnes se plaignent, à juste titre, d’un manager qui a les mains un peu trop « baladeuses ». Je ne développerai pas sur cet aspect du sujet où celui qui commet l’acte passe outre certains codes, certaines règles, certaines lois et impose à l’autre, en s’appuyant souvent sur son pouvoir hiérarchique, un contact non désiré.     Je ne développe pas car ce n’est pas le sujet de ce post, mais je condamne haut et fort…

 

 

Parlons plutôt des contacts qui ne sont pas forcément mal intentionnés et qui pourtant ne sont pas bien tolérés par ceux qui sont visés.

 

Une simple pression sur le bras et l’autre s’emporte. J’ai souvent entendu des témoignages en ce sens. « Ne me touche pas ! » et l’autre de répondre « non mais, c’est parce que tu ne m’écoutes pas alors… » « Je ne veux pas le savoir, je t’interdis de me toucher… » et le ton monte très vite.

 

Qui y a-t-il de si grave, de si intolérable dans cette légère pression d’une main sur notre bras ? Pourquoi ces réactions épidermiques ? Probablement, par ce qu’il y a chez celui (celle) qui touche l’autre, un acte délibéré ou irréfléchi d’intimité, de pression (physique et psychologique) voire d’intimidation.

Dans cette préhension d’une main non désirée, il y a plusieurs messages… L’autre nous dit « j’ose te toucher… » « Si j’ose, ça veut dire que j’ai un pouvoir sur toi… » « Si je te fais sentir ce pouvoir, c’est parce que j’attends quelque chose de toi… » « Tu dois m’obéir… » Il y a comme un rapport de force quasi animal dans lequel le prédateur indique à sa proie qu’il est le plus fort.

Nul besoin d’être un supérieur hiérarchique, celui (celle) qui enserre le bras de l’autre lui signifie sa suprématie, son ascendant…

Si comme on l’a dit cet acte peut provoquer instinctivement un rejet chez celui (celle) qui a été touché(e) avec une réaction immédiate qui peut d’ailleurs parfois sembler de prime abord excessive, d’autres n’oseront pas le dire et vivront peut-être d’autant plus mal ce moment d’intimité forcée.

 

Choisir qui nous touche…

Pourquoi accepte-t-on sans sourciller ce contact physique avec certaines personnes et non avec d’autres ? On l’a déjà dit, nous n’avons pas tous le même rapport au contact physique. Certain(e)s sont plus sensibles que d’autres. Mais une chose est sûre, la tolérance est souvent liée à la relation qu’on entretient avec la personne concernée ainsi que le contexte. Si vous allez travailler le matin et que vous prenez le métro aux heures de pointe, vous aurez immanquablement des contacts physiques non désirés avec des inconnu(e)s. Dans cette situation, vous serez contraints d’accepter la convention. Il n’y a pas d’autre choix (ou alors il faut prendre sa voiture !) les corps à corps sont une fatalité. Et même si on peut estimer cela désagréable, on est bien obligé de prendre son mal en patience.

Par contre, lorsque sur son lieu de travail une personne nous touche volontairement, là c’est bien la relation qui prévaut. Il peut arriver qu’on n’ait pas vu un ami ou un parent depuis très longtemps, on pourrait imaginer que, de ce fait, le temps, l’éloignement, créent un obstacle à la proximité physique. Il n’en est rien. La nature de la relation autorise toujours le contact. Paradoxalement, vous ne supporterez peut-être pas, ce même contact provenant d’un collègue que vous voyez tous les jours depuis ans ! Parce que la relation, les liens, l’intimité ne sauraient l’autoriser.

 

Il est troublant de constater à quel point ces « contacts directs » peuvent être à l’origine de troubles voire de conflits dans l’entreprise aujourd’hui. Pourtant, ne sommes-nous pas dans l’aire des contacts ? C’est bien le mot que nous utilisons désormais pour évoquer les membres de notre réseau plus ou moins proche. Sur les réseaux sociaux, c’est bien le terme utilisé. On a des contacts sur LinkedIn ou sur Viadeo. Loin du corps à corps, le mot « contact » évoque ici paradoxalement une personne qui tout en faisant partie de son carnet d’adresse, est le fruit d’une relation à distance. Ainsi donc le terme « contact » dont la première définition dans la plupart des dictionnaires est sans équivoque « état ou position de deux corps qui se touchent… » est relégué au rang du virtuel.

 

D’autant plus étonnant que le contact physique, « le toucher » est le seul des 5 sens qui est aussi tangible, aussi physique. Mieux que cela, c’est le seul sens à offrir une réciprocité. Je peux voir quelqu’un sans être vu, je peux entendre sans parler… Mais lorsque je touche, l’autre ressent ma présence et je ressens la sienne au même moment. C’est peut-être pour cela que ce sens renvoie au privé, à une intimité qui ne trouve pas forcément sa place dans le monde professionnel.

 

Ne jamais se toucher ?

Que dire alors de l’accolade bienveillante ? De la personne qui vous met la main dans le dos pour vous inviter à rentrer dans la salle de réunion avant elle? Que dire du manager qui, en entretien de face à face, alors que le collaborateur ou la collaboratrice craque, pose sa main sur la sienne en guise de soutien ?

 

Au-delà de la relation qui le permet ou non, c’est probablement la question du sens qui régit les règles des contacts physiques dans l’entreprise. Si le geste est dépourvu d’ambiguïté, justifié par la situation, par les liens tissés, par l’habitude aussi… le collaborateur ou la collaboratrice n’y prêtera, dans la plupart des cas, que peu d’attention. Si la relation voire la personnalité du « toucheur » est ambiguë, si le geste est répétitif, s’il n’est pas réciproque, alors il risque bien d’y avoir un sentiment d’agression qui peut, dans certains cas, déboucher sur des difficultés relationnelles.

 

Alors, soyez vigilants, surtout si vous avez hérité d’impulsivités latines qui vous incitent, sans réfléchir et souvent sans penser à mal, à créer le contact, réfléchissez à deux fois avant de poser votre main sur les professionnels qui vous entourent, interrogez-vous sur la pertinence du geste et sur ce qu’il pourrait générer.

 

Quant à moi, si j’osais… Je vous dirais volontiers que… j’espère que cet article vous a… touché !

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