Ah l’empathie, l’empathie!
Depuis quelques décennies on a que ce mot à la bouche dans l’entreprise (et en dehors…)!
Mais ça veut dire quoi, au fait » faire preuve d’empathie? »
Je pose fréquemment la question aux participants, lors des séminaires que j’anime.
La réponse qui me vient le plus souvent est la suivante : « se mettre à la place de l’autre »!
Alors, par provocation, je réponds à mon tour : « donc si quelqu’un est en face de vous et s’énerve, hurle… Faire preuve d’empathie, c’est se mettre à hurler aussi fort que lui? » Je pousse parfois le bouchon encore plus loin : « si vous avez face à vous quelqu’un qui se coince le doigt dans une porte et que vous voulez faire preuve d’empathie, vous devriez donc vous mettre à sa place. Allez vous coincer le doigt dans la porte pour ressentir exactement ce que l’autre ressent ! Et ensuite, il ne vous restera plus qu’à aller aux urgences ensemble pour la même raison!!!
Tout le monde réalise alors que cette formule « se mettre à la place de l’autre » n’est pas du tout appropriée.
Ce n’est pas cela, l’empathie. Même si on trouve parfois ce genre de définition dans des dictionnaires reconnus!
Alors l’empathie, c’est quoi ?
Il s’agit de la capacité qu’on a (ou qu’on n’a pas! Mais qu’on peut acquérir…) de comprendre l’autre, ce qu’il vit, ce qu’il ressent, sans le juger et sans se laisser atteindre par son propre affect.
Tenir la main de quelqu’un qui pleure et se mettre à pleurer avec lui, ce n’est pas de l’empathie! C’est de la sympathie! Le partage de sentiments.
L’empathie se distingue justement par le fait qu’on raisonne, qu’on n’est pas « victime » des sentiments et qu’on essaie de comprendre le mieux qu’on peut l’Autre, pour pouvoir l’aider notamment et ce, sans porter de jugement de valeur, ni favorable ni défavorable.
C’est là toute la force de l’empathie. Je ne suis pas à la place de l’autre mais j’arrive néanmoins à le comprendre. Mon objectif n’est pas de sentir ce qu’il ressent. C’est, tout en restant à ma place, de réussir cette prouesse de le comprendre.
Se mettre à la place de l’autre… Bien sûr, c’est tentant! Mais cela reste illusoire. Nous sommes destinés à ne vivre qu’une vie. La nôtre! Et même si cela fait partie des fantasmes de tout un chacun, on ne pourra jamais ressentir à la place d’une autre personne…
La seule formule que je trouve acceptable, si on doit se rapprocher du dictionnaire -uniquement parce qu’elle a une once d’humour- serait la suivante: « mettre les chaussures de l’autre, sans avoir pour autant ses ampoules »!
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