La séduction est omniprésente dans le monde professionnel.
Mais il y a séduction et… séduction…
Je vais faire des déçu(e)s…
Si vous vous attendiez à des histoires salaces survenues entre midi et deux ou de 5 à 7…
Si vous vous projetiez déjà dans des images d’Épinal d’un bureau devenant le lieu improvisé d’ébats torrides…
Vous n’y êtes pas du tout !
Et pourtant, il est bien question ici de séduction dans le monde professionnel.
Mais alors, quelle séduction ?
Pour préciser ma pensée, je m’appuierai, comme je le fais souvent, sur l’étymologie du mot séduire, à savoir le latin seducere qui signifie « sortir du chemin » ou « détourner de son chemin » …
Dans beaucoup de circonstances professionnelles, nous déployons tous les moyens dont nous disposons et également toute notre énergie pour « détourner » les autres et les amener sur notre chemin, autrement dit dans le sens qui nous arrange.
Personne ne pourra nier qu’il y a dans ce que j’appellerai la « séduction professionnelle » comme dans la séduction amoureuse, l’envie d’attirer l’autre vers soi, de le rallier à sa cause, en un mot : de lui plaire.
Un manager n’a-t-il pas intérêt à ce que ses équipes apprécient de travailler avec lui ? Qu’elles lui attribuent un certain charisme et surtout qu’elles estiment qu’étant légitime dans son rôle de leader, cela justifie pleinement qu’elles soient prêtes à le suivre ?
Le manager, pour plaire, devra trouver ce savant dosage entre souplesse et fermeté, entre empathie et sens de l’action ; il doit à la fois tenir compte de ses collaborateurs, de leurs besoins, de leurs aspirations et veiller à les faire adhérer à sa stratégie, à ses objectifs, à sa vision, autrement dit en faisant tout pour les conduire sur le chemin qu’il a choisi.
Un nouveau collaborateur arrive dans l’entreprise ? Dès son arrivée, il va tout faire pour se rendre agréable, consciemment ou inconsciemment, offrir de lui l’image la plus flatteuse afin de s’intégrer le mieux possible dans son service, plaire à sa hiérarchie, à ses collègues…
Et le commercial ? La séduction commerciale est indispensable. Rien de plus difficile que de flatter le client sans trop de flagornerie, d’être à son écoute sans perdre de vue les intérêts de l’entreprise, de lui donner envie d’acheter sans lui montrer qu’on fait tout pour réussir à lui vendre ! Un bon commercial doit être un bon « séducteur ».
Et ceux qui se montrent particulièrement agréables avec l’assistante de direction ? Est-elle décisionnaire ? Pratiquement jamais. Et pourtant, on lui fait les yeux doux, on prend de ses nouvelles, bref, on essaie d’entretenir les meilleures relations possibles avec elle, car on sait pertinemment qu’elle est la courroie essentielle qui nous relie au big boss. Être dans ses faveurs, c’est peut-être, le jour J, obtenir plus facilement ce rendez-vous en haut lieu, qui peut parfois être déterminant sur un contrat ou dans un parcours professionnel.
Séduire signifierait donc faire plaisir à l’autre pour arriver à ses propres fins ?
Séduire, est-ce mentir ?
Oui et non.
Oui parce qu’en effet, on peut, avec beaucoup de fausseté et de malhonnêteté, flatter l’ego de son interlocuteur par un comportement joué, par des propos mielleux, avec, au fond de soi, la conscience qu’on est en train de le manipuler, telle l’araignée qui tisse sa toile et qui rêve déjà à la proie qui s’y collera…
Séduire, est-ce mentir ?
Non, car premièrement on peut séduire en étant sincère, autrement dit en ne disant et en ne faisant que ce que l’on pense vraiment; ce qui prouve bien que séduction et honnêteté ne sont pas incompatibles. Et deuxièmement, séduire c’est répondre à la demande de l’autre. Au fond, chacun de nous, nous n’attendons rien d’autre qu’être séduit ! Que l’autre s’intéresse à nous, qu’il nous accorde de la valeur et de l’attention, qu’il nous reconnaisse comme un individu utile, voire indispensable. Finalement, celui qui séduit, certes, sert sa propre cause mais répond aussi au besoin tacite de l’Autre…
Nous sommes alors dans une relation gagnant-gagnant qui ferait presque oublier le caractère calculateur qu’on trouve souvent dans la séduction professionnelle.
Dernière question : comment s’y prend-on pour séduire ?
Que ce soit de manière instinctive, inconsciente ou mesurée, on séduit tout aussi bien avec son corps qu’avec son esprit.
D’ailleurs, n’est-ce pas ce qu’essaie de faire tout commercial avec son client ? Le regard, le sourire, l’intonation de la voix, la poignée de main, jusqu’au look vestimentaire… Tout semble être mobilisé pour produire sur l’Autre le meilleur effet…
On dit souvent que les meilleures affaires se gagnent lors des repas professionnels… D’où la nécessité de choisir un lieu agréable, un menu délicat, de virevolter entre les sujets personnels et professionnels, pour mettre un peu de connivence dans la relation, comme pour faire oublier qu’un précieux document attend dans la sacoche, un document sur lequel il ne manque qu’une chose : une signature avec un « bon pour accord » !
On soigne son langage pour séduire… ou plus exactement on l’adapte ! Eh oui, ce n’est pas avec du jargon qui noierait son interlocuteur qu’on risque de le séduire… Un niveau de langage trop soutenu et c’est raté ! Un langage trop familier et on a tôt fait de passer à côté du but…
On l’aura compris, séduire c’est avant tout connaître l’autre, le percer à jour et savoir répondre à ses demandes implicites. Cela demande donc un minimum d’observation, de psychologie et de gymnastique comportementale.
Et pourtant…
Rien de plus séduisant qu’un accent de sincérité ! Car seule la sincérité aura pour effet d’atteindre l’état émotionnel de notre interlocuteur… Et on réussira plus rapidement à interpeller l’Autre par des émotions authentiques que par de brillants discours pompeux.
N’est-on pas souvent irrité par un professionnel arborant un sourire commercial ? Vous la connaissez bien cette vendeuse qui s’acharne à vous dire que ce vêtement vous va très bien alors que le miroir qui vous fait face, lui, ne ment pas, et vous dit clairement qu’il faut vite retourner dans la cabine pour vous changer?
Rien de plus dérangeant et désagréable que de percevoir chez l’Autre un manque de franchise, des intonations fausses !
Et si on réussissait à trouver le juste équilibre ? S’adapter à l’autre en nourrissant la meilleure relation possible, et bien sûr sans arrière-pensée. Mais peut-être que cela ne s’appellerait plus de la séduction, mais plutôt de la communication ?
Quand j’y pense… Quand on écrit –comme je suis en train de le faire-
n’est-ce pas aussi parce qu’on espère avoir l’approbation du plus grand nombre et d’en être flatté ?
Probablement.
Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à qu’espérer une seule chose: que ce petit article vous a… séduit(e) !
Ne partez pas déjà!
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