Nue face au groupe, pendant une formation

« C’était terriblement gênant. En m’inscrivant à cette formation, je ne m’attendais pas à me retrouver dans une telle situation. Je ne savais plus où me mettre. Je sentais progressivement la chaleur me monter au visage. »

 

 

Ainsi témoignait une de mes participantes à un stage de prise de parole que j’animais récemment pour le compte d’une grande entreprise française.

 

Pour moi, ce n’était pas la première fois que je faisais faire ce type d’exercices. Depuis longtemps, c’est un des exercices incontournables sur des formations en prise de parole mais également en confiance en soi et en assertivité. Je sais donc, à quel point, pour la plupart des individus qui n’y sont pas habituées, quelle épreuve cela représente.

 

En quoi cela consiste-t-il ?

Rien de plus simple. Il s’agit de mettre debout devant le groupe un(e) participant(e). Il (elle) n’a pas le droit de s’exprimer et le groupe non plus. Ils n’ont qu’une seule chose à faire : se regarder mutuellement.

 Assumer le regard qui est porté sur soi, c’est un des objectifs de cet exercice. Mais attention, la consigne est stricte, il ne faudra pas y déroger.

 

Tous les stagiaires le feront, les uns après les autres. Il y aura toujours un courageux, une téméraire pour démarrer.

Malgré la différence des personnalités de ceux et celles qui vont, à tour de rôle, « s’exposer » au regard des autres, des constantes vont vite apparaître.

 

 

Sourire ou ne pas sourire ?

 

Difficile pour celui qui est en vue de ne pas sourire. Le sourire est son premier réflexe, sa première défense.

Vous l’aurez compris, il ne s’agit ni d’un sourire complice, ni d’un sourire de plaisir ou de bienveillance, mais au contraire d’un sourire qui vient masquer son propre malaise. Cela nous arrive à tous de sourire malgré nous. Une situation un peu délicate, une posture qui ne nous convient pas, un contexte gênant et le sourire s’improvise sur nos lèvres alors qu’il n’y a pas été invité.

 

Les autres participants aussi sourient au cours de l’exercice qui durera en tout une minute et trente secondes.

Mais les sourires ne seront pas permanents. En une minute trente, différentes émotions vont se succéder.

Parfois, on ira au-delà du sourire avec un rire nerveux qui sortira malgré soi. J’ai alors souvent entendu des participants faire résonner un impulsif « pardon » qui les mettait en infraction par rapport à la consigne de l’exercice : « ne pas parler ». Rire, en l’occurrence n’était pas interdit. Et pourtant, ce rire non contrôlé fait l’objet d’une gêne supplémentaire.

 

Très vite, au-delà de ce sourire de façade qui va rapidement évoluer en rictus et en crispation des maxillaires, c’est la respiration qui sera altérée. Ce n’est un secret pour personne (du moins je l’espère !) le stress, et plus largement les émotions, ont un effet immédiat sur la respiration. Les contractions musculaires provoquées par la tension générale n’épargnent pas le système respiratoire. Le résultat se fait rapidement sentir. La respiration est moins fluide. L’air a du mal à descendre dans les poumons. Tous ceux qui vivent l’exercice le diront, ils ont le sentiment de ne plus respirer. Et dès que l’épreuve est terminée, ils éprouvent un grand soulagement, comme s’ils pouvaient à nouveau remplir et vider leurs poumons normalement.

 

Le public en est témoin. Un public à qui je demande bien sûr de jouer le jeu. Ils doivent regarder attentivement celui ou celle qui se « produit » devant eux. Ils seront attentifs au moindre geste, au moindre mouvement au moindre élément du langage non verbal et néanmoins très parlant du protagoniste en cours d’exposition à leur regard.

 

Cet exercice qui consiste à « se présenter » face aux autres sans avoir recours au langage verbal est à chaque fois très efficace. Pour ceux qui observent, comme pour ceux qui le font, les émotions ne manquent pas. Il permet de comprendre assez rapidement que le simple fait d’être confronté au regard des autres est difficile en soi.

 

La plupart des personnes estiment que la prise de parole en public est un art difficile parce qu’on s’efforce de bien faire passer ses messages et qu’il n’est pas toujours aisé d’être clair et précis dans son propos lorsqu’il est énoncé devant une assemblée.

 

Le regard des autres

Par cet exercice, chacun constate assez vite que la première difficulté ne réside pas dans le contenu, dans le discours mais dans sa capacité à véritablement supporter le regard des autres.

C’est la peur du regard des autres qui conduit beaucoup d’orateurs lorsqu’ils prennent la parole en public à se réfugier précisément dans la valeur des mots. Les mots, et au-delà des mots les messages deviennent des boucliers. Des boucliers derrière lesquels on s’abrite pour ne pas être atteints. D’où la tendance de la plupart des orateurs à parler vite lorsqu’ils sont en présence d’un public. Non seulement ils parlent vite mais ils ménagent très peu de silence, voire pas du tout.

 

Comme s’ils ne pouvaient pas se permettre le moindre arrêt d’une logorrhée qui leur sert de paravent.

Et que se passe-t-il lorsqu’on les prive de cette armure verbale ?

Ils se sentent vulnérables. Le regard des autres devient encore plus pesant, encore plus gênant.

 

L’exercice est court et pourtant ils n’en voient plus le bout. Ils perdent même la notion du temps.

 

Premier effet de cette surexposition aux regards : ils ne savent pas quoi faire de leur corps. Ce dernier, parfois, se fige. Les muscles se contractent et semblent les convertir en statues de sel. Ou au contraire, ils ne tiennent pas en place. La nervosité, l’embarras déclenché par cette situation et l’anxiété sociale qu’elle génère vont s’exprimer par des gestes et mouvements variés, la plupart du temps non contrôlés. Une main tapote de façon répétitive la jambe du même côté. Les pieds se soulèvent à l’avant ou ce sont les talons qui amorcent des pompes. On met les mains dans le dos, puis on les ramène devant, on croise les bras puis on les décroise. Le corps est en ébullition, en alerte. Le stress en quelques secondes s’est installé.

 

Se sentir nu

Pourquoi est-ce si difficile d’assumer le regard des autres sur soi ? Pourquoi se sent-on si « nu », car c’est l’expression que j’entends le plus souvent lorsqu’on débriefe cet exercice ?

Les mots, les messages détournent l’attention. Lorsqu’on parle, c’est un peu comme si on disait aux autres « occupez-vous de ce que je vous dis, pas de ce que je suis ! ». Abreuvés par notre flot de paroles, ils sont mobilisés, nourris.

Mais privés du droit de les canaliser par notre contenu, c’est nous qui devenons leur cible.

 

J’utilise souvent l’image suivante lors des formations que j’anime. « Vous êtes face à des lions affamés et vous avez heureusement devant vous un gros tas de viande. Alors vous lancez de façon anarchique et soutenue les morceaux de viande sur lesquels se jettent les lions. Vous les lancez sans discontinuer. Mais progressivement, le tas diminue… Au bout d’un moment, il ne reste plus du tout de viande et les lions sont toujours là, en face de vous… Vous êtes en train de réaliser que le seul morceau de viande qui va rester… c’est vous ! »

La plupart des orateurs se comportent ainsi avec leur public. En les « gavant », ils évitent de devenir leur proie.

Seulement voilà… Dans la plupart des situations de communication, les gens qui sont en face de nous ne sont pas des fauves ! Et nos messages ont peu de points communs avec des morceaux de viande !

 

Il faut donc une autre méthode…

D’où l’intérêt d’éduquer les regards, de s’entrainer soi-même à accepter d’exister devant les autres, sans masque et sans artifice plutôt que de se réfugier dans le discours.

 

Très souvent, les participants à mes séminaires arrivent en disant que « prendre la parole en public, ce n’est vraiment pas facile ».

Ils ignorent alors qu’il y a pire encore que prendre la parole en public : ne pas prendre la parole… en public !

 

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