Faut-il aller travailler et mourir?

Je ne sais pas ce qu’il en est vous concernant, mais moi, j’ai remarqué que je n’étais pas aussi détendu que d’habitude ! Et celles et ceux qui me connaissent savent à quel point je ne suis pas un grand stressé. D’ailleurs, quel exemple donnerais-je à ceux que je prétends aider dans la gestion de leur propre stress si je l’étais moi-même ?

Nous vivons une époque étrange. Une époque qui ne ressemble pas à grand chose. Les trois quart de notre pays (comme le reste du monde) sont confinés. Le quart qui reste travaille. Pour nous soigner, pour nous permettre de nous alimenter, pour nous permettre de nous déplacer, notamment… et parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement pour un certain nombre d’entre eux.

 

Nous avons peur. Aucune envie d’attraper ce satané virus. Car même si on nous répète qu’il est inoffensif pour 80% de la population, la liste des personnes en réanimation, comme celle des morts ne cessent de s’allonger. Et puis des cas de personnes jeunes commencent à poindre et nous alertent, nous préoccupent, nous peinent.

 

Nos comportements évoluent…

Et c’est ce qui me concerne en tant que coach, n’étant ni politique ni soignant. La peur fait partie des principales émotions désagréables que nous ressentons. Je dis bien désagréables et non négatives. Aucun émotion ne l’est. Elle sont toutes utiles. La peur est une émotion ancestrale qui a depuis la nuit des temps joué son rôle : nous maintenir en vie. Pendant longtemps, les hommes préhistoriques alertés par la peur ont su faire face au danger. Si le danger était trop grand, le seul salut était la fuite. Se cacher, se protéger. Si le danger était maitrisable (un animal sauvage de petite taille) le combat était possible et il s’agissait alors de lutter pour sa survie.

 

Nos vies sont bouleversées parce que tout à coup apparaît un ennemi nouveau. Il nous faut rester chez nous (quand nous le pouvons!) afin d’éviter que cet ennemi ne gagne du terrain. Et parfois cet ennemi se confond avec l’Autre. On nous demande de nous éloigner les uns des autres, cette fameuse « distanciation sociale ». Autrement dit, l’Autre, notre famille, nos amis, nos collègues, nos voisins mais aussi les inconnus sont potentiellement des intermédiaires de l’ennemi. Même sans être d’un naturel particulièrement parano… franchement, il y a de quoi le devenir ! D’ailleurs, avez-vous remarqué comment les gens se regardent ? Le réflexe presque intuitif de s’éloigner les uns des autres même dans la rue… Le fait de changer de trottoir. Avez-vous noté l’inquiétude quasi immédiate dès que quelqu’un se met à tousser à proximité ? L’Autre se confond parfois avec l’ennemi.

 

Les mots en disent long…

Le champs lexical utilisé pour évoquer ce que nous vivons en dit long. Ce matin, en allant acheter quelques victuailles, j’observai cette longue queue sur le trottoir pour accéder à la boulangerie. Le mètre réglementaire de distance entre chacun allongeait la file sur une importante portion du trottoir. Une femme d’un âge certain s’exclama « on dirait la guerre ! ». On ne dirait pas. On y est. D’ailleurs, n’est-ce pas ainsi qu’a été décrite la situation au plus haut niveau de l’état ?

Combattre le virus. Se protéger. Se mettre à l’abri. Des mesures barrières. La lutte contre la maladie… Survivre. Tout évoque l’univers guerrier. Et lorsque nous parlons du personnel soignant, là encore on dit qu’il est « sur le front ». « En première ligne » aussi tous les professionnels qui continuent à travailler en ayant du contact avec le public : caissier(e)s, policier(e)s, livreurs… Tous ceux qui permettent au pays de tourner encore un minimum.

 

Ce vocabulaire contribue à notre stress. Comme pour les hommes préhistoriques, il contribue à nous rappeler sans cesse qu’il y a un danger, qu’il en va de notre santé, peut-être de notre vie. On peut donc parler d’une alerte stressante mais néanmoins positive puisqu’elle contribue à notre vigilance. Pourtant, ici et là dans le pays, tout le monde n’a pas pris la mesure du danger… Des grands pic-niques il y a seulement 15 jours au bois de Vincennes, des jeunes en bandes dans certaines rues… La peur ne les touchaient pas encore. Ils se sentaient plus forts, invincibles… Ils ne faisaient pas partie des catégories « à risques ». Croyaient-ils… Ils n’imaginaient pas qu’en étant porteurs sains, le virus pouvaient se servir de leur personne pour se diffuser, se répandre et, qui sait, toucher leurs proches plus vulnérables… L’absence de peur conduit parfois à l’imprudence, à la sous-estimation du danger.

 

Et puis, il y a celles et ceux qui n’en dorment pas la nuit. Soit parce qu’ils ont été touchés de très près, directement ou indirectement, soit parce qu’ils ont tellement peur de l’être que leur peur devient obsessionnelle. La peur, c’est souvent l’inconnu et la nouveauté. Un virus nouveau. On le découvre au jour le jour. On entend des informations différentes, parfois contradictoires. Comment s’y attaquer ? Combien de temps survit-il sur les surfaces qui nous entourent ? Combien de temps est-on contagieux ? Ces questions pourtant traitées en boucle sur les ondes continuent à nous hanter, comme si aucune réponse ne nous satisfaisait, comme s’il fallait qu’on soit constamment rassuré.

 

On somatise…

On a l’impression que tout le monde tousse. On a mal à la tête. On se demande si on n’a pas de la fièvre… Là aussi, la peur parfois outrepasse ses droits. Elle nous fait entrevoir, ressentir des choses qui n’existent pas, mais qui nous obsèdent tellement qu’on finit par les sentir, pire par en avoir les symptômes… On a beau se raisonner. C’est difficile. Une émotion ne passe pas toujours par le chemin de la raison. On tente de prendre du recul, de dédramatiser, d’en rire même grâce à la dernière vidéo décapante qu’on vient de recevoir sur le sujet… Parfois, cela fonctionne, on arrive à accéder à un peu de légèreté, parfois c’est plus difficile…

 

Pendant quelques jours, plus de pâtes, de sucre ou de papier hygiénique… Pas de doute, cela ressemble bien à un temps de guerre. Sauf qu’en temps de guerre, on manque vraiment. Dans notre situation il s’agit encore d’une peur. La peur de manquer. On fait des stocks. Spontanément. Intuitivement. Pour sa survie. On ne peut pas se raisonner. Moi aussi j’en ai fait, tout en critiquant le comportement de ceux que j’imitais. Une façon de se rassurer. On va faire en sorte de ne pas mourir de faim. La nourriture, ça rassure. Ce n’est un scoop pour personne. Un peu de stress ? Et on se jette sur son frigo, sur ses placards. On compense. On sait que c’est inutile. On sait même que c’est plutôt mauvais pour notre santé et on a beaucoup de mal à résister… Un mal chasse l’autre.

 

Stressés, mais solidaires…

Dans ces situations de crises, apparaissent également de nouvelles solidarités. Etrange paradoxe. On se met à se méfier de son prochain et en même temps on se met à l’aider, à le soutenir. Les gens sont censés marquer une distance sociale entre eux et on n’a jamais été aussi proches ! On téléphone beaucoup, on s’envoie des messages, des photos et des vidéos… On fait signe à nos voisins, de fenêtres en fenêtres, de balcons en balcons… Des voisins qu’on connait et même des voisins qu’on ne connait pas et avec qui on a pourtant rendez-vous tous les soirs à 20h, pour applaudir ceux qui nous soignent, ceux qui nous sauvent… Bien sûr, on le fait fondamentalement pour eux, mais soyons honnêtes, on le fait aussi parce que c’est un moment de convivialité, un moment où on sort de chez soi, où, à distance, on va à la rencontre de l’autre. On fait du bruit, on applaudit, on crie. On existe.

Mais pourquoi les applaudit-on ? Pour leur témoigner une forme de reconnaissance, certes. Ils y sont certainement sensibles. Mais ne sont-ils pas des soldats qu’on envoie (qu’on envoyait?) au front sans armes ? Est-il légitime de les encourager alors qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’aller travailler sans masques, sans protection, au péril de leur vie ? Faut-il donc désormais, au même titre que les policiers ou les pompiers estimer qu’ils font un métier à risques ?

Et que dire des employés de la grande distribution, les caissiers, les caissières qui eux aussi ont été exposés au virus (et dont certains l’ont payé cher…) pour que nous puissions stocker (probablement pour rien) nos pâtes ?

 

Continuons ensemble à nous défendre, à nous protéger. Essayons de n’en faire ni trop peu, ni pas assez, bref d’avoir un comportement adapté. Et continuons à être solidaire, pour notre salut et pour celui des autres dans l’espoir de ne plus voir des inscriptions comme celle que j’ai mise en illustration de cet article, lorsque à la guerre aura succédé la paix.

 

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